(...)
Le soir venu, voilà, réintégrant leurs nids lointains là-bas dans les écueils de Camaret, les cormorans en deuil partis dès le matin, les uns dans l’air en vol triangulaire, les autres en escouade à fleur de vague, et ce vol bas évoque de très longues oreilles de chiens de chasse dont le corps usé par l’océan ne serait plus qu’un reste de carcasse.
Ici l’on rit, l’on pleure, ici l’on vit, l’on meurt à la manière des légendes, gens de terre et gens de mer, et c’est toujours semaine puisque sans cesse on peine, et c’est toujours dimanche puisque des ivrognes – ô les tragiques trognes de Bretagne aux tout petits yeux de pervenche ! – vont et viennent sans cesse à travers la campagne et la lande et la ronce aux calvaires que ronge l’ulcère du Temps. (...)
Le soir venu, voilà, réintégrant leurs nids lointains là-bas dans les écueils de Camaret, les cormorans en deuil partis dès le matin, les uns dans l’air en vol triangulaire, les autres en escouade à fleur de vague, et ce vol bas évoque de très longues oreilles de chiens de chasse dont le corps usé par l’océan ne serait plus qu’un reste de carcasse.
Ici l’on rit, l’on pleure, ici l’on vit, l’on meurt à la manière des légendes, gens de terre et gens de mer, et c’est toujours semaine puisque sans cesse on peine, et c’est toujours dimanche puisque des ivrognes – ô les tragiques trognes de Bretagne aux tout petits yeux de pervenche ! – vont et viennent sans cesse à travers la campagne et la lande et la ronce aux calvaires que ronge l’ulcère du Temps. (...)
Extrait de Roscanvel, Saint Pol-Roux, 28 septembre 1898.
Photographies ©Pascal Riviere, ©Louis Turpault